2 MAI - 14 JUILLET 2024
Le Centre International du Photojournalisme (CIP) présente :
AUX ARMES ET CAETERA
Les blessures de l'âme des soldats français
24, rue François Rabelais - 66 000 Perpignan
Horaires d’ouverture : du 2 mai au 14 juillet 2024
Ouverture du mercredi au dimanche de 11h à 17h30
GENÈSE DU PROJET
Reporter - photographe militaire pendant dix ans, de 2006 à 2016, Jérémy Lempin a donc documenté les conflits les plus récents menés par l’armée française. Déployé à de multiples reprises sur des théâtres d’opérations extérieures (Mali, RCA, Niger, Tchad), alors officier marinier décoré pour sa bravoure au feu pendant l’opération Serval, il a vécu comme les soldats, et a été soumis au même stress, aux mêmes peurs.
Plusieurs de ses frères d’armes sont morts alors qu’ils étaient ensemble en opération. Lui a eu la chance de revenir vivant et psychologiquement stable malgré les réalités de la guerre auxquelles chaque soldat se doit de faire face. Certains de ses camarades, blessés, ont été rapatriés. D’autres sont revenus « grillés de l’intérieur » : aucune séquelle physique apparente mais une blessure invisible qui grignote peu à peu l’esprit, puis le corps.
Devenu photo-reporter indépendant après avoir quitté les rangs, Jérémy Lempin a retrouvé la trace de ces militaires victimes de ce que l’on appelle désormais l’état de stress post-traumatique.
Pendant plusieurs années, il a suivi leur parcours, et recueilli leurs témoignages. En documentant leur souffrance et celle de leurs proches, il a voulu rendre hommage aux combattants qu’ils restent et mettre un visage sur des blessures aujourd’hui trop sous-estimées.
Rendre visible l’invisible est l’essence même du médium photographique. Avec ce travail documentaire, Jérémy Lempin met l’être humain dans toute sa fragilité au coeur de sa réflexion.
Jérémy Lempin
2013
Croix de la valeur militaire (2 citations)
2015
Médaille militaire remise dans la cour des invalides par Français Hollande
UNE EXPOSITION POUR SENSIBILISER LE GRAND PUBLIC, ET NOTAMMENT LES JEUNES GÉNÉRATIONS, À LA BLESSURE PSYCHIQUE DANS LE MONDE MILITAIRE De ces 4 années d’enquête photographique, Jérémy Lempin a choisi de ne montrer que les images les plus puissantes, celles qui disent le mieux l’enfer d’une vie entièrement paralysée par les conséquences de cette maladie et qui gangrène peu à peu toute la sphère familiale. La guerre psychologique devient une guerre menée contre soi et dans le secret de la sphère intime. UN ENJEU DE SOCIÉTÉ L’histoire de la blessure, un miroir de notre rapport à la violence ? La manière dont on traite ces malades atteints de ESPT est-elle symptomatique d’une société de la performance qui n’accepte pas d’affronter la fragilité ? Cette exposition interroge également sur le rapport à la violence et son évolution au sein de nos sociétés.
◊ Donner un visage à la blessure psychique des militaires ◊ Faire acte de reconnaissance et de mémoire ◊ Témoigner des conséquences de cette blessure sur la sphère familiale, les proches des blessés ◊ Sensibiliser le grand public, et particulièrement les jeunes générations, à la blessure psychique ◊ Transmettre les témoignages des blessés
JÉRÉMY LEMPIN, PHOTOGRAPHE Visa d’or Presse magazine Visa pour l’image Perpignan 2021 Istanbul Photo Awards Winner Story Daily Life 2021 World Press Photo Contemporary Issues 2021 Pictures of the Year International Award of Excellence 2021 Jérémy Lempin est fils d’un père ouvrier mécanique et d’une mère aidesoignante en réanimation. Pour marcher dans les pas de Robert Capa, il fait ses armes dans la Marine nationale en tant que photographe à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle puis à l’Ecpad (Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense). Il a toujours témoigné avec humanité des conditions de vie de l’équipage en mer que ce soit lors des opérations Agapanthe au large de l’Afghanistan et Harmattan près des côtes libyennes. À terre, il a participé notamment à l’opération Serval au Mali et l’opération Sangaris en République centrafricaine. Décoré pour sa bravoure au feu de la médaille militaire par le président de la république François Hollande, il a documenté pendant quatre ans les principaux combats menés par l’armée française. En 2016, il décide de poser sa casquette de sous-officier pour endosser pleinement le gilet de photojournaliste. Qu’il s’agisse de vivre le quotidien d’un pompier urgentiste, d’intégrer le groupe très fermé des ultras du Racing Club de Lens, ou l’intimité des légionnaires du prestigieux 2ème REP, Jérémy Lempin n’a de cesse d’« aller voir », de confronter les regards pour contrer les idées reçues. Il ne s’interdit aucun sujet au nom d’une curiosité qu’il place à la hauteur de sa passion pour le reportage. Sa méthode, le travail au long cours, qui s’apparente plus au documentaire photographique qu’au seul pris sur le vif. Ce travail de 4 ans « Aux Armes et Caetera » (2017/2021) sur les soldats français atteints de stress post traumatique en est une nouvelle preuve.
6 témoins / 6 histoires individuelles / 6 conflits majeurs avec 1914-1918 / une même histoire collective Aurélien >> ancien maître-chien au 132e Régiment d’infanterie cynotechnique de l’armée de terre à Suippes, en arrêt longue maladie depuis une mission en Centrafrique en 2015 Pierre >> 80 ans, parti en septembre 1960 en Algérie à l’âge de 19 ans avec le 75e RIMA (régiment d’infanterie de marine) Philippe >> technicien en identification criminelle dans la gendarmerie, revenu d’une mission 6 mois en Afghanistan en 2011 avec un ESPT Benjamin >> ancien soldat du 1er RIMA (régiment d’infanterie de marine d’Angoulême), rentré du Mali en 2013 Anne >> veuve de Jean-Louis, atteint d’un ESPT depuis 1994, détecté en 2015, après avoir enchainé 18 opérations extérieures (Rwanda, ex-Yougoslavie, Afghanistan), soit une carrière de 25 ans au 3e RIMA (régiment d’infanterie de marine de Vannes) Mélanie >> infirmière aux services de santé des armées atteinte d’un ESPT depuis le suicide d’un de ses collègues en France en 2016